Explosion 1: PANSEMIOTIQUE
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MA PANSEMIOTIQUE  !

par Elisabeth Morcellet

Artiste plasticienne, performeuse, écrivaine etc. selon le temps qu’il fait, qu’il faut, qu’il reste entre art, vie et coïncidence.

 

NAISSANCE SIMULTANEE. En 1987, les « ECRITS » commencent dans une correspondance avec un artiste, R.U.SEVOL. Lettres, cartes, rendez-vous, créeront des possibles pour une histoire amoureuse, rêvée puis vécue dans des séquences en temps réel. Entre surréalisme et situationnisme, cette vague artistique « néoromantique » baptisée « amour mania », chercha à associer  hasards et action.

 

AU FUTUR ANTERIEUR. Cette façon de s’écrire, allait actionner des codes ludiques et spontanés entrainant un réseau d’associations. L’idée première se révéla juste. Il suffisait de choisir quelques cartes du présent, d’extrapoler sur les combinaisons futures et d’en vérifier la probabilité dans la réalité. Il s’avéra très vite que tout ou presque, était possible, et/ou, prévisible. Chaque clef de lecture, (jour, date, prénom,  lieu, couleur, objet, désir, pensée, ou autre) devenait un filon, ouvrait un chemin de vie, proposait une mise en réalité. Merveille, le monde répondait, par hasard, accident ou magie. C’était  sans compter avec la théorie quantique et la pansémiotique.

 

LABYRINTHE DU DESIR. Ces expériences  tendirent à prouver que la vie pouvait se faire à la mesure de ses propres fantasmes, et, qu’elle reflétait une anticipation volontaire et/ou  prémonition naturelle. Nous étions loin d’une application calculée de stratégie pour une réussite quantifiable, avec buts et résultats. La quête était à la fois grave, ludique et extraordinaire. Comme un jeu d’enfant, elle visait au plaisir et au bonheur mêlant secret et interdit. L’histoire resta dans le placard. Les artistes et amants se séparèrent mais l’écriture se poursuivit en solo.

 

SAINTE ALICE. La date du 16 Décembre revient souvent. Elle sera choisie en rapport avec le prénom d’ALICE  qui, dés le début, sera toute femme  rencontrée dans l’histoire. Cette clef, figurera dés 1987 et, jusqu’en 2002. Alice sera tour à tour Elis, Izis, Elise, Lily, Elisa, Isabelle, Elisabeth  M., déclinée dans une autofiction au passé,  présent et futur entre écrits et actions.

 

E. MORCELLET. STEPHANE sera, lui, dans l’histoire tout homme rencontré par Elis dont le père réel s’appelle ETIENNE, soit, STEPHANE. Père et fille portent ainsi les mêmes initiales et s’appellent  tous deux : E. MORCELLET, qui sera conserver par l’artiste. Sur ce nom, un pansémiote soufflera : « une mort scellée, non dite, cachée ». Le patronyme avait longtemps impliqué  la notion de morcellement, dédoublement, éparpillement, mouvement. Chaque élément n’a nul besoin de faire partie d’un ensemble pour se lier. Du chaos brisé, tout est possible. Au pays d’Alice, la pratique du je et du miroir, sans cesse dérape et rebondit.  

 

16 DECEMBRE 2002. Mon père est mort à la Sainte Alice ! La mort prend quinze ans et signe sa destinée improbable. Y a-t-il eu, prémonition ? L’art a-t-il influencé le réel? Les énergies virtuelles ont-elles le pouvoir : magie, religion et psychanalyse confondues? Ma théorie simpliste a-t-elle reçu ici sa confirmation ? Oui. Nous sommes aptes à inventer notre propre univers, à créer notre existence à l’image des méandres de nos inconsistances poétiques et de nos errances créatrices. Poursuivons !

 

TOUR JEAN SANS PEUR. Ce 16 décembre 2002,  Paris. Je monte dans la Tour Jean sans Peur, tandis que Papa, s’éteint confiant, en Touraine. Je visite pour la première fois les amis d’Alice de Lewis Carroll.  Depuis, j’expose à cette même date.  En 2006, la célébration artistique est anticipée.  La rencontre Pansémiotique aura lieu.

 

PREMIERE REUNION. Alice passe un quatrième hiver sans lui. Besoin de signe. Message sur le portable. Elle griffonne sur la table et sort. Métro, bus. Parcours changé. Arrêt impossible. Aller à l’aveuglette, entre chiens et loups, sous un ciel bâtard. Heure du trépas de papa. Mauvais stop. Marche à l’envers, retour en arrière. Défile les décors de dessin animé. Alice fait son surplace préféré puis se retrouve à l’heure, juste. Elle y est. Atelier de S. Kito. 

 

PORTABLE DE PAPA. Bonsoir ! Faire quelque chose dit Daniel Daligand. Oui, j’ai le portable de Papa, ce talkie walkie de l’an 2000. Je pourrais raconter que je refuse de raccrocher le combiné, que je garde ce lien virtuel, au cas où un message de sanglier arriverait. 

 

LE SANGLIER EST PRET. « On s’est rencontré à la pêche. Le sanglier est prêt ». Cette phrase hirsute, a été déposée sur le portable, ce 16 Décembre 2006. Un message pour mon père. C’est le premier.  J’imagine une énorme bête morte, prête pour  Noël.

 

LE SENS LIER. Conférences...pour soirée d’émeraude. Perles vertes du langage avec Benoit Pingeot, Daniel Daligand, Severo et tant d’autres. Les langues se délient. A la bonne place au bon moment. Des mets et des mots. Dans une belle envolée de  phrases magiques, Bruno Guarigues lance le mot sanglier. Je l’arrête et dit : « Le sanglier est prêt ». Il me répond : « Le fils de Dieu est prés du Père ». Je traduis : mon père a fini son périple. Heureux,  qui comme Ulysse….de Joyce et son Stéphane…a fait un beau voyage. C’est signé. Je parlerai, une bonne partie de la soirée avec Boris  Sirbey, que je ne connais pas. J’en dirai trop,   serai dans la démesure. Il semblera apprécier le labyrinthe de mes ricochets langagiers, les liens qui entraînent, s’enchainent. Richard Sünder et lui me raccompagneront. Suite pansémiotique :

 

SANS   LIER. « Sanglier » Les mots sont sur ma table avec leurs jeux de lettres au stylobille.

 

CENT LITS EH ! Je les relis avant de m’endormir. 

 

SANG   LIER. Les liens du sang se délient. Laisser mon père dormir en paix.  Qu’il repose. Sang descendance.

 

SANG L’Y EST. Ce matin du 16, le sang menstruel est revenu. S’en va et s’en vient …

 

TACHE DE SANG. Le 17, au réveil deux tâches de sang atterrissent sur le tapis rose de la salle de bain. Deux perles rouges venues de mon ventre. Je regarde les deux yeux flashés. Vision  indiscrète. Faire disparaître, vite. 

 

SANG L’Y EST PLUS. Je m’approche de l’évier, ouvre le robinet d’eau froide. Je prends le tapis à deux mains. Je vois deux points rouges. Je présente la première tache sous le jet d’eau, je frotte. Ca s’étale rosé, ça s’en va. Je prends l’autre côté du tapis. Je vois la tache grosse comme une lentille. Le tissu glisse. Je revois la tache. Je retiens le tissu, et là, la tâche disparait, se volatilise, est, sous mes yeux comme aspirée par le tissu éponge. Je cherche. Je tourne. Je regarde de prés. Je touche. Rien que l’alvéole humide, trace de la première tache. La couleur s’est résorbée sous mes yeux.

 

LE SIGNE. Je tourne le problème, la chose. Je repasse les faits. Je vérifie alentour. La tache a disparu sous mes yeux. Tout est possible. C’est un fait d’évidence, à mes yeux: la matière n’est que mirage, illusion, ce monde-ci, n’est qu’un décor, un rêve de peaux, un leurre. Notre univers : des mondes inventés en permanence. Je le savais. Je le sais. Mon miroir d’Alice !

 

COMME UN ROMAN. La vie comme un rêve, comme un roman,  disais-je il y a juste 20 ans en commençant à écrire.

 

CONCLUSION. De la matière au néant il n’y a qu’un effet. Etre ou ne pas être, serait un même état. Et le sourire du chat d’Alice ne me contredira pas !

 

E.M.   31.01.07/ 03.05.07/11.05.07/12.05.07

 

Texte édité dans la revue n°34 de « PAN »

 

« QUANTIC DREAM »  Juin 2007

B. « MA  PANSEMIOTIQUE  »

«ELIS     A    BETH »

Par  Elis Morcellet

 

 

                                       

       

 Formes d’hélice                                             ADN  B                                                        galaxie                                                           triscèle

 

HELICE Cet appareil mental se présente comme un propulseur de pansémiotique personnalisé. Il ventile une série de libres associations qui agissent par rebond et ricochet.  Cette technique adopte une volontaire légèreté face au réel. Envolée lyrique ou information cryptée entre moi et surmoi ? De la sélection de signes aléatoires prélevés dans la réalité, et de leur interprétation, une auto-analyse poétique se dessine. L’imaginaire est apte à confondre le réel. Il place le sujet au sommet de son règne jubilatoire. Le principe de plaisir y inscrit le désir comme réalité. Nous approchons d’un art du bonheur. Au cœur de la création pure. Une brassée d’air!

 

D’ANGES HEUREUX  Les chemins et méandres suivis peuvent  provoquer quelques égarements et vertiges selon les courants d’air. Ce programme permet cependant d’approcher la notion de délire, et d’en prouver le mal fondé, par un jeu de glissement de sens. Dans une interaction en miroir, le chercheur est aussi son propre cobaye. L’apparence de folie ne serait en fait qu’un camouflage supplémentaire. Mais qu’y aurait-il derrière ?  Du vent ?

 

CONCORDANSE ACCIDENTELLE  Thème de ce numéro. Il serait d’évidence une définition de la pansémiotique. Correspondance, coïncidence ou ressemblance… c’est  le lien qui accorderait les éléments séparés. L’accident serait ici l’inattendu. La surprise créerait cette surimpression sous l’effet du rapprochement des mots, formes ou actes... Ainsi, plus l’esprit se met en vacance, se défait du saisir, du définir, plus il est surpris. Plaisir. Enfantin !

 

ELIS  « Comme dans un roman » Elis, 1987. Reprenons  le subjectif et ses caractères. Ici, le petit nom, dit surnom. Avec ALICE et LILY, s’ajoute ELIS. Pourquoi Elis ? Un raccourci pour un parcours loin de la question. En amoureux de la vie.

 

HELICE D’ADN L’ADN a plusieurs configurations, A, B, ou Z,  suivant la séquence et la concentration ionique des milieux. A : ALICE (De noble lignée : créativité, pragmatisme, détermination, optimisme, communication), B : BETH (Dieu est sa mesure : passion, attention, force, ambition, habileté), Z : ZELIE. (Solennelle : pragmatisme, communication, optimisme, créativité, sociabilité.). Meilleurs prénoms point com.: concordance de caractères  en lettres noires et blanches. Soufflons !

 

JARDIN DU BONHEUR Des ailes, des elles perdues. Duos dans la promenade loin des écrans de fumée. Avenue du Bel Air. Restauration des données pansémiotiques dans la déconcentration générale. Avant de se perdre à nouveau, se disperser dans les nuages et s’égayer de la nature du vide. Le pied sur terre. Je déplace les plantes du jardin. Inhalons !

 

DES LYS  Délices de l’amour. Bouquet de fleurs figées ou suspension de petite Lily en attente ? Retraite pour chercher la petite Beth ? Havre de verdure ? Tour reine ? Berceau du val ? Filiation royale ?

 

ET LICE  Joute parentale. Le mot signifiait "barrière". Volons !

 

CON CORPS DANSE  Corps premiers. Matrice tournoyante. Nuit spiralée. Membrane. Un petit con vierge entre dans la danse. Suis fille. Se faire. S’y faire.

 

ACCI/DENTELLE

C’était un accident. Aurais du « sauté ». Trois sœurs. Balancez  jupons à six dentelles. Femme et fleur. Vite un prénom, une déclaration !

 

EROS COSMOS Energie-pensée. Sortie de l’infini zéro. Force vive. Lumière. Le 19.09.07. Ces mots neufs : « je suis morte ». Mais de laquelle s’agissait-il ? Je changeais, dit Boris Sirbey. Qui allais-je devenir ? L’épreuve du futur. Inspirons!

 

MORT SCELLEE Me rappeler. Patronyme. « Mort scellée », épelée pour la première fois par Pierre Mestre, aux 20 ans de la pansémiotique. « La mort cachée, celle dont on ne parle pas » précisera-t-il. Il nous a quittés. Départ silencieux, discret, tu. Le mot, secret. Expirons !

 

AILE LISSE Parole d’ange. Pieds joints. Saut dans le filet. Double pion, damé. Longitudes et latitudes. Réunion sur terre. Confusion entre nation et république. Prendre place. Silhouettes en contre-jour chez Richard Sünder. Devise au divan. Assise en petite marquise au corps de bois. Contre mon mauvais genre, Alice fait poids plume.

 

A SIX DENTS, ELLE… est une enfant d’environ 13 à 17 mois. Sage comme une image : elle dort, sourit et redort.

 

VAL DE LOIR  La vallée est étroite. Elisabeth est un prénom vieil France. Née dans le Centre. Alice à table. Au thé des fous, le loir est tombé dans la théière.

 

ET, L.I.S Locked-in-syndrome ou syndrome de l’emmuré vivant. Atteinte neurologique rare. Ni bouger, ni parler. Mais garder toutes ses facultés cognitives. Un pan se referme. Noir.

 

ELLE LIT Livre des mères veillent, des comptes de faits. L’internet, l’inter né.

 

LIMITE CENTRALE « Le théorème de la limite centrale est un ensemble de résultats sur la convergence faible d'une suite de variables aléatoires en probabilité.... Le résultat le plus connu et le plus important est simplement appelé « théorème de la limite centrale » qui concerne une somme de variables aléatoires dont le nombre tend vers l'infini » Respirons !

 

16+17= 15 DECEMBRE Ou la datation anniversaire 2007. Soit 10 ans pour les Alicéens + 20 ans pour les Pansémiotes = 30 ans, chiffre anticipé du 16 Décembre 2006 aux noces d’émeraude de Christiane et Daniel Daligand. Ma première venue en pansémiotique.

BETH Beth dans maison. Le loir a fait son nid sous le toit. Il s’est reproduit. Il  hiberne depuis mi Octobre. Il a choisi le ciel du lit d’Alice. Petites bêtes qui rongent, qui rongent …. Laisser une dent de lait sur l’oreiller…

 

DORMEUR DU VAL Deux petits yeux rouges fixent la nuit. Deux petits trous ronds dans la terre. Mort en pâture. Campagne. Compter les sujets à découvert. Rafale au jardin. Filons !

 

DENOUEMENT Le 25.09.07 l’idée d’une rencontre d’Alice et de la pansémiotique est suggérée. Effet de miroir. Je joins les personnes intéressées : Guy Jacqmin, Daniel Daligand  et Richard Sünder.

 

17 JOURS Il faut attendre jusqu’au 12.10.07. Dix sept jours, est, selon cet exemple, le temps nécessaire pour qu’une idée transmise à trois personnes, se concrétise. La rencontre de Daniel et Guy, improbable, a eu lieu à Venise. Jour d’arrivée pour l’un, et veille de départ pour l’autre. 1115 Km est la distance de Paris à Venise. Avec 15+1+1, nous obtenons également le  chiffre dix sept.

 

PANTA/LEON  La rencontre aura lieu à l’église Saint Pantaléon. On peut y voir une peinture « Un miracle de Saint Pantaléon » de Paul Véronèse. Un de ces derniers tableaux, daté de, 1587. Or, il serait distant d’exactement quatre siècles avec 1987, soit l’année de naissance de la pansémiotique et des Ecrits Elis/Alice  etc.

 

CAMELEON

Nous constatons donc, que sous l’apparence d’une somnolence automnale, d’une dérive poético-psychanalytique ou encore d’un jeu de lecture, un sujet pensant, peut grâce à une idée spontanée, réaliser une concordance accidentelle. Il suffit de croire, comme pour le miracle de Saint Pantaléon. La croyance en peinture est la même. Il suffit que la chose peinte devienne, sous le trait et, dans la conscience de l’artiste, la chose réelle, pour que, cette même chose peinte, plus tard observée, apparaisse plus vraie que nature. Bon camouflage !

25.10.07  Elis Morcellet

 

Texte édité dans la revue n° 35 de « PAN »

102/ 103/105/ 106/ 107/ 108/  photos action et traces d’action

109/ Texte « Ma Pansémiotique ! »  2007

110/ texte « Ma pansémiotique: Elis à Beth » 2007

La pansèmiotique aura été la reconnaissance ou confirmation d’un mode « merveilleux et heureux » vécu au quotidien artistiquement.  Du 16 Décembre 2006 au 15 Décembre 2007, le jeu des coïncidences, des signes et des sens opérera dans le cadre théorique. Cette appréhension officielle se révèlera en fait, pour moi, destructrice envers les phénomènes observés et l’observateur. Les éléments attendus, fixés, figés perdirent leur effet. Je quittais le cercle des initiés pour redevenir légère face aux mystères de l’être au monde.